Avis de tempête en Breizh

Native des Hauts-de-France et plus particulièrement de la Somme, mon travail de photojournaliste me ramène souvent sur mes terres natales que j’affectionne de plus en plus. C’est lors de mes nombreux allers-retours, à travers la vitre du train que j’ai remarqué l’omniprésence des éoliennes. J’ai commencé à me questionner sur l’état de l’éolien en France et j’ai alors pris conscience que ce symbole de la transition énergétique est devenu un enjeu politique, social et énergétique. 

Mis en avant comme une énergie propre, le gouvernement a déployé un vaste programme pour implanter l’éolien sur le territoire national avec la volonté de décarboner l’énergie française d’ici 2050. Face à cet élan de grande ampleur, de nombreux citoyens, en désaccord, font entendre leur voies contre ces nouveaux moulins à vent.

Dans la Baie de Saint Brieuc, la contestation gronde car elle est aujourd’hui menacé par l’implantation d’un parc éolien offshore. Devenu un symbole de la lutte en mer contre l’énergie éolienne, la baie réunie des citoyens, d’habitude opposés dans leurs idéologies.

Ecologistes et pêcheurs font ici front commun contre les futurs 62 mâts prévus. Souvent évoquée comme l’énergie du futur pour un avenir plus durable, l’éolien divise les écologistes, à l’instar de Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France : “On ne sacrifie pas la biodiversité à la lutte contre le changement climatique, c’est une aberration.” Les pêcheurs, déjà fragilisés par le Brexit et les hausses de carburants, ont porté plainte contre ce projet suite à la pollution par deux fois par des fluides hydrauliques. La sauvegarde de leurs emplois tient à la sauvegarde de leur territoire navigable. Pour eux la croissance verte ne doit pas se faire au détriment des citoyens.nes.

A terre ou en mer, les oubliés de la transition énergétique se battent pour préserver leur Baie.